Danse noire de Nancy Huston,
Editions Actes Sud (2013)
Résumé :
Ce livre tourne autour de trois personnages principaux. Milo, jeune homme
intelligent malmené dans son enfance, devenu un scénariste renommé. Sa mère Awinita Johnson, une jeune femme d’origine
indienne Cri prostituée et droguée exerçant son métier à Montréal. Et enfin le
grand-père de Milo, Neil Kerrigan avocat irlandais qui dut s’exiler au Québec après
l’insurrection sanglante de Pâques de 1916 à Dublin.
Et présente à toutes les pages, la
capoiera qui rythme ce roman comme une lancinante mélopée du malheur et de la
révolte.
Extrait 2:
- Do me a favor .
- All dpends !
- Can ya write sumpin for me?
-Sure, I guesss do. Long as it's not the Bible!
Liz attrape un stylo et une feuille de papier
- Shoot.
- I, Declean Noirlac????
- Whoa, whoa! How you spell that ?
- You have to help me wit the words. Make'em sound strong, you know ?
ON COUPE.
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- J'peux te d'mander un service ?
- ça dépend quoi ?
- Tu peux-tu écrire quequ'chose pour moé?
- J'suppose que oui. Du moment que c'est pas la bible (…)
- Vas-y , j't'écoute
-Moé, Declean Noirlac…
- Hé oh doucement ! ça s'écrit comment ? Faut qu'tu m'aides avec les mots. Qu'y sonnent ben comme y faut, okay!
Mon avis : J'ai découvert ce livre au Festival Textes et voix en Cévennes au cours d'une lecture magistralement interprétée par Fanny Cottençon et Nicolas Pignon au Cratère d'Alès.
L’étrangeté de ce livre vient de son style particulier autant que de la fiction qu’il raconte. Le narrateur, Paul Schwartz, riche réalisateur new-yorkais, amant de Milo, nous livre l’histoire , découpé en plans-séquences, comme un scénario de film. Les séquences sont des moments choisis de la vie des trois protagonistes. Ce roman pose la question des origines, de la filiation, de la langue maternelle. Nancy Huston mêle au récit en français des dialogues en anglais (traduits en "parlure" québécoise de façon savoureuse dans les notes). Les références à la littérature irlandaise sont très présentes au travers des souvenirs de Neil Kerrigan, qui se rêve écrivain, et qui a côtoyé dans sa jeunesse Yeats et Joyce.
L’étrangeté de ce livre vient de son style particulier autant que de la fiction qu’il raconte. Le narrateur, Paul Schwartz, riche réalisateur new-yorkais, amant de Milo, nous livre l’histoire , découpé en plans-séquences, comme un scénario de film. Les séquences sont des moments choisis de la vie des trois protagonistes. Ce roman pose la question des origines, de la filiation, de la langue maternelle. Nancy Huston mêle au récit en français des dialogues en anglais (traduits en "parlure" québécoise de façon savoureuse dans les notes). Les références à la littérature irlandaise sont très présentes au travers des souvenirs de Neil Kerrigan, qui se rêve écrivain, et qui a côtoyé dans sa jeunesse Yeats et Joyce.
Il n’est pas nécessaire d’en dire davantage afin
de laisser le lecteur découvrir lui-même les tenants et aboutissants de ce singulier roman d’amour. Le livre refermé je n’ai pu
m’empêcher de penser à la pièce de Jean-Luc Lagarce Le Pays Lointain.
J’ai beaucoup aimé, le rythme de l’écriture, le
procédé de melting-pot des langages. On retrouve les préoccupations habituelles
de l’auteure sur les origines, la famille. On aime ou on déteste.
Biographie : Née à Calgary au Canada,
Nancy Huston, qui vit aujourd’hui à Paris, est l’auteur de nombreux romans et
essais publiés chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des
ténèbres (1996 ; prix Goncourt des lycéens et prix du Livre Inter), L’Empreinte
de l’ange (1998 ; grand prix des Lectrices de Elle), Lignes de faille
(2006 ; prix Femina), Infrarouge (2010), Reflets dans un œil
d’homme (2012) et Danse noire (2013).
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