Welcome in the Kübe de Christophe Gelé publié aux éditions Porthos, 2011
Résumé: C'est un recueil de Chroniques écrites au jour le jour, à la semaine, la semaine par un boulanger-écrivain. La vie quotidienne d'un travailleur qui prépare durant la nuit des sandwichs dans une boulangerie industrielle (si j'ai bien saisi ce qu'était le Kübe) et qui observe ses collègues et la vie en général d'un oeil de philosophe. Comme seules ses mains sont occupées, sa tête a tout loisir de remuer des pensées, de réfléchir à la vie comme elle va. Voilà ce qu'il nous livre avec sensibilité dans ce petit recueil broché, très joli, très bien fini.
Extrait: On pourrait toujours trouver à parler de sujets qui fâchent, mais je préfère éviter. Parlons culture! D'abord qu'est-ce que c'est la culture? …
… ça se passe ainsi, pendant que les intellectuels se cultivent, les manuels se divertissent. Une question cependant : " Comment se divertissent les intellectuels ?"
Mon avis: Ah! Voilà un livre qui se déguste comme une friandise. Qui se dévore car, quand on commence on ne le lâche pas. Cela faisait belle lurette que je n'avais pas autant ri avec bouquin.
Un bon rire provoqué par le cocasse des situations absurdes que l'auteur nous raconte. C'est dans l'absurdité de notre société moderne mondialisée, hyper médiatisée qu'il nous entraîne. Et comme les têtes de veaux à l'étal des tripiers nous rions de notre malheur.
L'auteur écrit sans chercher à tirer une morale. La condition inhumaine de l'ouvrier du salarié n'est pas présentée ici avec cette condescendance, ce misérabilisme, cet d'oeil d'ethnologue supérieur dont usent généralement les "écrivains de la société d'en haut"
(ceux qui sont édités par les grands noms de l'édition) lorsqu'ils écrivent sur les pauvres hères de la "société d'en bas".
La force de ce livre, c'est que l'auteur raconte de l'intérieur. Tout est question de focale. Mais Christophe Gelé est un faux naïf, ne vous fiez pas à son ton badin… ce qu'il écrit, en termes si simples, si proches de notre quotidien, est profond. Comme ça, sans en avoir l'air par petits bouts, la vérité de nos vies nous est révélée. C'est humain, tellement (in)humain.
L'auteur rappelle plusieurs fois qu'il est Bac -3. Et alors ? J'ai connu des universitaires moins cultivés qu'une limace (limace mon amie, pardonne-moi cette comparaison).
Oui l'écriture est simple, mais simple ne veut pas dire simpliste ou simplet. C'est simple comme la vie au fond, simple comme un plat frais cuisiné maison. Rien à voir avec les propos pompeux d'un universitaire lauréat du dernier Goncourt, ses leçons sur la chute de l'Empire, écrites avec des phrases alambiquées et amphigouriques, alors qu'il s'agit dans sa petite histoire de la chute de deux jeunes c... dans un bistrot corse à l'ambiance délétère. Pourtant la société que Christophe Gelé nous livre dans ces Chroniques, ce n'est pas le monde des Bisounours. C'est bien un monde en train de s'écrouler et le pire c'est qu'on est dedans. Pas besoin du sermon de saint Augustin pour s'en rendre compte. Il n'y a qu'à lire la Chronique intitulée le "principe de Clerc".
Si rire vaut un bifteck comme on disait jadis dans ma famille où on en mangeait pas tous les jours, alors j'ai eu ma part de protéines pour au moins un mois. Par conséquent, on peut dire que Christophe Gelé offre une alternative intéressante à l'élevage intensif de bestiaux. En plus d'être drôles, ces Chroniques sont écologiques (davantage qu'un sac à sapin, vous n'aurez qu'à lire pour saisir cette allusion) !
Vous avez compris que j'ai aimé (ici plein de petits coeurs et de smileys souriants). Je vous conseille de vous précipitez sur Amazon (je ne crois pas que ce soit distribué en librairie car l'éditeur hélas à mis la clé sous la porte) et de commander ce livre (7,50 E) : le tome 1. L'auteur vous l'expédie en 48h chrono.
D'autres tomes vont suivre. Il y a une souscription prévue à cet effet. S'il reste quelques euros dans votre escarcelle soutenez aussi les prochains tomes.
Allez visiter le site de l'auteur et celui de Passion-Bouquins qui sera le prochain éditeur.
Il y a aussi des vidéos avec des interviews de l'auteur. C'est savoureux comme du pain frais.
Biographie: Jeune boulanger de 40 ans, 183 cm, un quintal, profilé en B, marié, heureux en couple et père de trois enfants, écrivant pendant ses pauses pipi posé sur la cuvette des toilettes.
Une excellente critique sur Passion Bouquins
L'auteur écrit sans chercher à tirer une morale. La condition inhumaine de l'ouvrier du salarié n'est pas présentée ici avec cette condescendance, ce misérabilisme, cet d'oeil d'ethnologue supérieur dont usent généralement les "écrivains de la société d'en haut"
(ceux qui sont édités par les grands noms de l'édition) lorsqu'ils écrivent sur les pauvres hères de la "société d'en bas".
La force de ce livre, c'est que l'auteur raconte de l'intérieur. Tout est question de focale. Mais Christophe Gelé est un faux naïf, ne vous fiez pas à son ton badin… ce qu'il écrit, en termes si simples, si proches de notre quotidien, est profond. Comme ça, sans en avoir l'air par petits bouts, la vérité de nos vies nous est révélée. C'est humain, tellement (in)humain.
L'auteur rappelle plusieurs fois qu'il est Bac -3. Et alors ? J'ai connu des universitaires moins cultivés qu'une limace (limace mon amie, pardonne-moi cette comparaison).
Oui l'écriture est simple, mais simple ne veut pas dire simpliste ou simplet. C'est simple comme la vie au fond, simple comme un plat frais cuisiné maison. Rien à voir avec les propos pompeux d'un universitaire lauréat du dernier Goncourt, ses leçons sur la chute de l'Empire, écrites avec des phrases alambiquées et amphigouriques, alors qu'il s'agit dans sa petite histoire de la chute de deux jeunes c... dans un bistrot corse à l'ambiance délétère. Pourtant la société que Christophe Gelé nous livre dans ces Chroniques, ce n'est pas le monde des Bisounours. C'est bien un monde en train de s'écrouler et le pire c'est qu'on est dedans. Pas besoin du sermon de saint Augustin pour s'en rendre compte. Il n'y a qu'à lire la Chronique intitulée le "principe de Clerc".
Si rire vaut un bifteck comme on disait jadis dans ma famille où on en mangeait pas tous les jours, alors j'ai eu ma part de protéines pour au moins un mois. Par conséquent, on peut dire que Christophe Gelé offre une alternative intéressante à l'élevage intensif de bestiaux. En plus d'être drôles, ces Chroniques sont écologiques (davantage qu'un sac à sapin, vous n'aurez qu'à lire pour saisir cette allusion) !
Vous avez compris que j'ai aimé (ici plein de petits coeurs et de smileys souriants). Je vous conseille de vous précipitez sur Amazon (je ne crois pas que ce soit distribué en librairie car l'éditeur hélas à mis la clé sous la porte) et de commander ce livre (7,50 E) : le tome 1. L'auteur vous l'expédie en 48h chrono.
D'autres tomes vont suivre. Il y a une souscription prévue à cet effet. S'il reste quelques euros dans votre escarcelle soutenez aussi les prochains tomes.
Allez visiter le site de l'auteur et celui de Passion-Bouquins qui sera le prochain éditeur.
Il y a aussi des vidéos avec des interviews de l'auteur. C'est savoureux comme du pain frais.
Biographie: Jeune boulanger de 40 ans, 183 cm, un quintal, profilé en B, marié, heureux en couple et père de trois enfants, écrivant pendant ses pauses pipi posé sur la cuvette des toilettes.
Une excellente critique sur Passion Bouquins
C'est marrant : à chaque fois que je lis un commentaire élogieux (voire dithyrambique comme celui-ci l'est) je m'étonne que le lecteur (ici la lectrice) ait pu trouver des choses aussi profondes dans ce modeste petit bouquin rose. Mais en tout état de cause cela me cause une joie immense à tous les coups. C'est mauvais pour l'égo mais c'est comme ça, il y a toujours des inconvénients aux avantages....
RépondreSupprimerMerci Louise !
Rien que des impressions sincères. Si tu lis mes autres avis de Mes lectures du moment, tu verras que quand je n'aime pas je le dis. On attend les prochains
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