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“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



dimanche 25 août 2013

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Islamistes, comment ils nous voient de Anne Nivat (2006) Editions Fayard


Résumé: L'Occident tremble. Qui se cache derrière ces voiles et ces barbes ? Qui sont ces musulmans du Pakistan, d'Afghanistan et d'Irak ? Savent-ils vraiment comment nous vivons ?
Comment nous voient-ils ? Que connaissent-ils de nous hormis nos armes, nos télés, nos publicités et notre technologie avancée ? Anne Nivat grand reporter, lauréate du prix Albert Londres est partie, seule, dialoguer avec les mollahs des medressah du Pakistan, accompagner les Talibans d'Afghanistan, rencontrer les moudjahidin irakiens. Tous, combattants de l'islam et " adversaires " de l'Occident. Mais ce n’est pas si simple. Les différents courants islamistes ne disent et ne veulent pas la même chose. Certains tolèrent mieux que d'autres la "culture" occidentale. 
Loin des grands hôtels d'Islamabad, de Kaboul ou de Bagdad, loin des zones protégées par les armées occupantes, elle a pris le temps de s'arrêter dans des familles, écartant le rideau du quartier des femmes, inaccessible et secret.
Les rencontres qu’elle rapporte montrent que l'Occident attire mais effraie. Sa technologie est enviée mais son mode de vie est rejeté. L'incompréhension et grande et depuis le 11 septembre le fossé se creuse : là-bas, comme chez nous, on vit de stéréotypes, de fausses idées. On subit les images, les discours, la propagande. Si personne n'y prend garde, le " choc des civilisations " finira par prendre le dessus.

Extrait : Les islamistes auraient-ils peur de l'Occident ? " Pas du tout, rétorque le religieux en souriant; loin de là! On comprend même parfaitement les stratégies occidentales. Bush sait pertinemment que nos medressah ne produisent pas de terroristes, et Musharraf aussi, mais elles ont été étiquetées ainsi par commodité. Tous les kamikazes du 11-septembre ont été éduqués dans des lycées. ben Laden lui-même n'est pas un religieux, mais ingénieur de formation. En fait, c'est de la notion même de djihad que l'occident a peur, sans se l'avouer directement. Au risque de perdre et de se perdre les Etats-Unis devraient modifier leur politique, car notre système de défense au sein même de l'islam est si riche, qu'il est invincible…

Mon Avis : Ce livre de reportage peut se lire comme un roman. L’auteur nous transporte dans l’univers incroyable et compliqué des « islamistes ». Il s'agit d'un reportage fait de rencontres, pas d'une analyse sérieuse avec constitution d'échantillons représentatifs des populations concernées. On a visiblement affaire à des témoins engagés avec un discours où mauvaise foi et ignorance prédominent. L'auteure ne se positionne pas sur les prises de position des interviewés, elle ne les cautionne pas, elle les restitue sans commentaire. 
Le livre et par conséquent les réflexions qui en sortent datent un peu. Depuis 2006, où il est paru, de l’eau a coulé dans le Tigre et l’Euphrate ! Les enjeux politiques ne sont plus tout à fait les mêmes. Les engagements dans la lutte armée aussi sont différents.
Il s'agit donc d'un instantané datant de 8ans, d'une vision de l'Occident celle-là toujours valable, de notre « way of life », de nos moeurs, de la présence américaine en Afghanistan et en Irak, jugée de « là bas ». Poids des mots, choc des descriptions. On retrouve dans cet ouvrage beaucoup de poncifs. Cependant le travail effectué apporte quelques lueurs à nos lanternes pas magiques du tout. J'ai lu ce livre comme "Bagdad zone rouge" de la même auteure publié en 2012, dans le cadre de la documentation que je suis en train d'accumuler sur cette région du monde en vue de l'écriture de mon nouveau roman. A lire si on se questionne sur le monde "comme il ne va pas" !


Biographie: Voir l'article sur Bagdad zone rouge



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