La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



vendredi 17 mai 2013

Les gens sont chatouilleux si on gratte au bon endroit...



Les réseaux sociaux ont ceci de particulier, on obtient à chaud des réactions inattendues.

Ce matin j'ai mis un message sur le blog de Passion-Bouquins qui avait publié en janvier un article de Christophe Gelé sur mon roman SE DEPARTIR (cf lien).

Je trouvais le blog plutôt pas mal et depuis plusieurs mois je partageais régulièrement des avis sur les livres que j'avais lus, avis qui étaient publiés sur le blog.
Et ce matin, en regardant le billet que j'avais posté sur le livre de Liliane Giraudon, je m'aperçois que la couverture est associée à son lien sur… AMAZON. `
Par curiosité je fais plusieurs tentatives sur d'autres couvertures et toutes renvoient au site marchand. 
J'ai mon point de vue sur ce géant de la distribution, comme d'autres j'ai déjà utilisé leurs services (le moins possible car j'ai la chance d'avoir une librairie à deux pas de chez moi) et mon roman est effectivement répertorié chez eux (MPE leur envoie un exemplaire et là-dessus je n'ai pas mon mot à dire). 
Mais par principe, je préfère privilégier les libraires pour des tas de raisons. Et puis j'ai vu le reportage sur l'infiltration d'un journaliste en "Amazonie" et cela m'a encore fait réfléchir sur l'autre côté du miroir. La pression qu'impose aux salariés une livraison chez le client en 24h.

A cause de ce lien affiché vers le site marchand, j'ai décidé de cesser de collaborer au blog Passion-Bouquins. A mon avis, un blog sur les livres se doit d'être indépendant et ne pas privilégier un mode de diffusion de façon systématique. Il y a de nombreux blogs sur les livres, la plupart utilisent des images "sans lien" pour les illustrations de couverture. Visiblement ma réaction a été mal prise. Passion-Bouquins par la plume d'un de ses contributeurs Hervé Weill,  sous forme de piques acerbes et sans rapport avec ma réflexion initiale (du type qui veut tuer son chien l'accuse de la rage) montrent que j'ai touché un point sensible. Lequel ?? La réponse me parait avoir été donnée à chaud au début du tout premier message d'Hervé Weill. La suite n'est que du verbiage de l'amuse-moineau.
Vous pouvez suivre ci-dessous l'ensemble de nos échanges de posts publiques de ce matin.
N'hésitez pas à laisser des commentaires.


Louise Caron
J'ai mis un post en forme de coup de gueule sur la page de Passion-Bouquins
Bonjour, j'écris depuis quelques mois des chroniques pour le site Passion-Bouquins. Il y a quelque chose qui me gêne énormément c'est que les illustrations des articles (couvertures) renvoient systématiquement sur le site Amazon. Amazon est en train de tuer les vrais libraires. Mon avis est que ce n'est pas défendre le livre de "promouvoir" ce site de vente en ligne. Les illustrations de couvertures pourraient être neutres. Laissez au lecteur le choix de s'orienter vers une commande chez son libraire. Je sais qu'il existe une polémique, livres papiers trop chers, manne pour les éditeurs. Ceci dit, le jour où ces lieux de culture, d'échanges et de convivialité que sont les librairies auront disparues comme ont disparu les commerces de proximité remplacés par les hypermarchés (moins chers), et cela soi-disant au nom du pouvoir d'achat et de l'agrément des consommateurs, un nouveau pas sera franchi vers un totalitarisme économique. Je devais vous le dire avant de cesser de vous proposer mes chroniques de lecture. Dommage j'aimais bien votre site. Bien à vous

Hervé Weill
Bonjour, Je partage votre point de vue. Cela dit, nous n'avons pas de meilleur moyen à ce jour pour toucher quelques euros pour atténuer le coût de notre travail qui reste une activité bénévole. Nous travaillons avec les libraires au maximum et en parlons dès que nous avons la possibilité.
Les lecteurs qui vont chez les libraires continueront à le faire quel que soit le lien que nous affichons. Et ceux qui achètent sur Amazon aussi. Ceci dit, ce ne sont pas les blogs littéraires qui peuvent être accusé de la disparition des librairies. Nous ne sommes que des vecteurs. Vous-même vendez vos livres sur Amazon et même en format Kindle et donc percevez de l'argent, participant je vous cite "à un nouveau pas vers le totalitarisme économique". Et je ne me souviens pas vous avoir entendu pousser un coup de gueule quand nous avons publié une chronique avec un lien de votre livre vers Amazon. En gros "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais." Bien à vous.

Louise Caron 
Je ne m'étais pas aperçu que le lien était vers amazon ni pour mon livre ni pour les autres. je l'ai découvert ce matin sur la couverture de Pallaksh. Ce n'est pas moi, en tant que particulier qui le vend sur Amazon mais l'éditeur (comme bcp d'autres éditeurs pour les e-books). Cela ne signifie pas que je sois d'accord, ils ne m'ont pas demandé mon avis.

Hervé Weill
Vous profitez du système mais ce n'est pas de votre faute. Et ce qui vaut pour votre éditeur ne vaut pas pour notre blog, c'est assez amusant.Je ne doute donc pas de voir bientôt un autre coup de gueule contre votre éditeur. Je suis même certain que pour être en accord avec vous-même, votre prochain livre sera édité chez quelqu'un qui ne vends pas sur Amazon.

Louise Caron 
Je ne vais pas polémiquer avec vous. Ironiser tant que vous voulez c'est votre droit, car vous savez comme moi que la plupart voire tous les éditeurs et leurs livres sont référencés sur Amazon, sauf ceux qui n'étant pas distribués vendent directement. Quant à profiter du système, ça me fait rire car ce qui se vend le plus sur Amazon ce ne sont pas les auteurs non médiatiques mais ceux qui passent à la télé. Mon éditeur, MPE dépose 1 exemplaire de chacune de ses parutions chez Amazon. Quel beau profit. Pour en finir, aurais-je touché un point sensible pour que vous soyez aussi acerbe dans vos réparties ? Loin de moi l'idée ce matin de dénigrer votre blog qui a le mérite de parler des livres. Je vous disais juste ma surprise en découvrant que vos illustrations renvoyaient à Amazon.

Hervé Weill
Quand on ne veut pas polémiquer on ne poste pas de coup de gueule sur Facebook, on envoie un message privé. Sinon il faut aussi s'attendre à une réponse. Profiter du système ne veut pas dire forcément gagner de l'argent, tout le monde sait effectivement que les petits auteurs ne gagnent rien. Mais la visibilité tous les auteurs en veulent et veulent donc être présents sur tous les supports, et il n'y a aucune honte à ça. Mais si je suis votre propos, je ne vois pas en quoi c'est plus vertueux d’être présent sur Amazon parce qu'on ne gagne rien. Merci tout de même de'avoir précisé que vous ne vouliez pas dénigrer notre blog car notre propos est effectivement de parler de livres et pas autre chose.

Louise Caron
Parfait, dommage que vos couvertures renvoient toutes à Amazon. Je n'ajoute rien, la boucle est bouclée, nous nous sommes tout dit.



Pour en savoir plus sur la vente en ligne du géant de la distribution 
Le livre de Jean-Baptiste Malet  consulter le lien sur Livres Hebdo
et aussi lire les commentaires.

Infiltré chez Amazon 
Dans l’enquête En Amazonie, infiltré dans le « meilleur des mondes » (Fayard), le journaliste Jean-Baptiste raconte les conditions de travail dans un centre...


Résumé : Au moment des fêtes de Noël 2012, Amazon recrute des milliers d’intérimaires. Un journaliste s'est infiltré dans un entrepôt logistique du géant du commerce en ligne. Il intègre l’équipe de nuit. Après avoir souscrit au credo managérial et appris la novlangue de l’entreprise, c’est la plongée dans la mine : il sera pickeur, chargé d’extraire de leurs bins (cellules) des milliers de « produits culturels », amassés sur des kilomètres de rayonnages, marchandises qu’il enverra se faire emballer à la chaîne par un packeur, assigné à cette tâche. Chaque nuit, le pickeur courra son semi-marathon, conscient de la nécessité de faire une belle performance, voire de battre son record, sous le contrôle vigilant et constant des leads (contremaîtres), planqués derrière des écrans : ils calculent en temps réel la cadence de chacun des mouvements des ouvriers, produisent du ratio et admonestent dès qu’un fléchissement est enregistré... Bienvenue dans le pire du « meilleur des mondes », celui qui réinvente le stakhanovisme et la délation sympathiques, avec tutoiement. Plus de quarante-deux heures nocturnes par semaine, en période de pointe. Un récit époustouflant. Jean-Baptiste Malet nous entraîne de l’autre côté de l’écran, une fois la commande validée. La librairie en ligne n’a plus rien de virtuel, l’acheteur ne pourra plus dire qu’il ignorait tout de la condition faite aux « amazoniens ».

Jean-Baptiste Malet est journaliste. Âgé de vingt-six ans, il est l’auteur d’un premier livre : Derrière les lignes du Front (Golias, 2011).
et aussi l'interview de l'auteur sur Le Dauphiné

Sans oublier le reportage assez neutre du Journal du net



2 commentaires:

  1. J'avais lu votre "altercation" sur Facebook. Pour être tout à fait franc, elle me fait de la peine. Vous avez tout pour vous entendre. Amazon ou qui que ce soit qui se cache derrière parvient aussi à diviser les amoureux des livres et des libraires pour mieux régner. Qu'on rentre dans son jeu par la porte ou par la fenêtre peu importe pour lui. Résultat des courses: Louise 0 point, Hervé 0 point, Amazon 2 points.
    C'est dommage.
    Amicalement,
    Christophe Gelé

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    1. Pour moi le débat est clos. je ne retire et ne regrette rien de e que j'ai écrit. Bien à toi. Louise

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