La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



mercredi 26 août 2015

Mes lectures du moment

Une part de ciel de Claudie Gallay 
Éditions Actes Sud, 2014.


Résumé : Début décembre. Une jeune femme repart dans son village d’enfance perdiu dans le Massif de la Vannoise,  où elle retrouve son frère, sa sœur, des amis. Le temps du roman est celui de l’attente, celle de son père qui leur a donné rendez-vous par l’envoi d’une boule avec des flocons.

Extraits : « Se souvenir permet de ralentir la perte des êtres comme celle des choses. Quand j’aurais tout oublié, je me souviendrais de ce battement de cœur, une résonance particulière. Je ne sais pas combien de temps cette danse a duré. »

« La Baronne se mêlait peu aux autres. Elle pensait que l’homme n’était pas bon, que c’était pure hypocrisie que de dire qu’il l’était, mais qu’admettre cela conduirait à remettre en question une part importante de notre système de relation aux autres et se solderait forcément, à plus ou moins longue échéance, par la perte de l’humanité. Il était essentiel donc que la société cultive cet angélisme aveugle. »

« La vie, on ne la refait pas. On fait des choix et on laisse des choses. Il m'arrive de penser à celles que je laisse. Les choix qui restent. Tout ce qu'on ne vit pas. Il faudrait des vies de plus pour vivre certaines de ces choses."

« Et la bêtise des autres, ceux qui font du mal et qui blessent. Ceux qui ont des regards acérés comme des couteaux. Ceux des mots en lame de rasoir. Ceux-là plantent en nous des blessures bien singulières, de ces douleurs éternelles qui sont différentes d'un être à l'autre, et qui sont présentes d'un être à l'autre. Et qui nous rapprochent. Et cette nécessité, toujours, de continuer. »

Mon Avis :  On retrouve dans ce livre à l’écriture fluide les thèmes chers à l’écrivaine : personnages malmenés par l’existence, fragilités des rapports familiaux, difficultés à communiquer et à s’aimer et surtout à le dire. 
Alors, allez savoir pourquoi j’ai été décue. Ce livre s’est laissé lire sans déclencher en moi le plaisir que je prends habituellement à lire Claudie Gallay, qui sans être une grande écrivaine, nous donne des romans attachants et généralement d’une grande qualité de narration. 
Une part de ciel, c’est une belle histoire sur l’enfance, ses joies et ses douleurs et sur la famille ; cependant l’écriture manque de rythme. La redondance des situations exprime parfaitement l’attente dans laquelle la protagoniste vit, mais provoque aussi chez lecteur une certaine lassitude. Les personnages évoluent dans un froid hivernal qui confère au bouquin une tristesse abyssale. Le poids des silences est si lourd qu’on en est oppressé même après avoir fermé le livre. 
Ce roman m’a laissé le goût amer sans pour autant m’émouvoir.
Si l’auteur souhaitait que le lecteur s’identifie, alors elle peut considérer que le livre fonctionne. Le lecteur s'ennuie. Le manque d’action, le déroulement sans surprise et l’intrigue assez ténue n’en font pas le meilleur roman de Claudie Gallay dont malgré mes réserves, je salue le style.

Biographie : 
Claudie Gallay est née dans le Dauphiné en 1961, à Bourgoin-Jallieu. Elle est institutrice dans un village du Vaucluse, deux jours par semaine.
Elle passe le reste de son temps à écrire.
Quand elle n’écrit pas, ce qu’elle fait depuis une dizaine d’années, elle peint. "Seule Venise" a obtenu en 2005 le prix du livre CE 38, décerné par les lecteurs des comités d'entreprise.

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