La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



jeudi 9 octobre 2014

Mes lectures du moment

L’écrivain national de Serge Joncour 
éditions Flammarion (2014)


Résumé : Ce livre est inracontable. Le sujet : un écrivain qui se retrouve en province pour une résidence d’écriture qui avait espéré un séjour agréable, confortable et de tout repos.
Mais le hasard des faits divers en décide autrement et ça dérape.

Mon avis : L’écriture simple, claire et efficace de Joncour éclate encore une fois dans ce roman qui oscille entre le rêve éveillé et la réalité autobiographique détournée.
Serge Joncour, dont le héros écrivain se prénomme Serge, nous entraîne à la fois dans la création d'un livre, la vie quotidienne provinciale comme la décrivait dans ses films Claude Chabrol  — la séquence du cocktail avec le discours du maire est drôle et ô combien vécue —  et la folie douce, la monomanie d'un homme maladroit qui passe son temps à arriver en retard aux rendez-vous, les habits couverts de boue et le visage égratigné.

Serge, tiré par on ne sait quel envoûtement, part, dans la Kangoo du libraire, pour élucider un mystère, se perd dans une forêt maléfique et revient à chaque fois dépité, trempé, hagard.
Et dans son rôle d’écrivain en résidence qu’il a du mal à tenir,  il se retrouve face à des lecteurs qui le jugent, non sur ce qu’il écrit, mais sur ce qu’il laisse transparaître depuis son arrivée au village , un marginal avide de sensationnel qui ne s’intéresse pas assez aux bonnes âmes de la ville mais  qui court après d’autres marginaux... 

A l'aise nulle part, gauche partout, éternel débutant médusé, cet « écrivain national » est plutôt un homme à part, bousculé par la vie, inventeur d’histoires fausses, mû par le sentiment d'être toujours « à côté ». 
Très beau livre à tiroirs, L'Ecrivain national déstabilise sans cesse le lecteur — roman policier, autobiographie humoristique, mais aussi étude sociale impitoyable. À lire jusqu’au bout pour la jolie chute.


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