Ulysse from Bagdad d'Eric Emmanuel Schmitt
éditions Albin Michel (2008) rédigé au Livre de Poche.
Résumé: Au titre on se doute qu’il va s’agir d’un récit de
voyage. Ce roman raconte le périple de Saad, né en Irak.
Alors que Saad était promis à un bel avenir, il étudie le droit, sa vie déjà
pas facile, bascule comme celles de millions d’irakiens. La dictature de Saddam
Hussein cède le pas à l’occupation américaine. Saad voit mourir ceux qu’il aime
sous les balles américaines ou sous les bombes des terroristes. Il hésite
et décide
finalement d’émigrer direction Londres… Apatride, sans identité, il va traverser la mer, passer les frontières, déjouer
la vigilance des douaniers, grâce à des combines et vivre bien des désillusions
avant de rejoindre l’angleterre.
Saad rêve de liberté, il en paie le prix. A travers
cet exil, il cherche un sens à sa vie, lui qui désormais n'est plus qu'un
clandestin. En dialogue durant son odyssée avec son père mort qui lui apparait,
Saad subit le lot quotidien des clandestins : la faim, la pauvreté, les
interrogatoires, les passages à tabac, l'humiliation, le racisme, rien n'est
épargné au jeune homme. Pourtant il n'appartient qu'à lui de choisir son
destin. Rester à Londres ou repartir vers l’Irak
Mon avis: Je n’ai pas un grand amour pour l’œuvre d’E. E.
Schmitt (romanesque ou théâtrale). Ses textes sont faciles à lire, mais il y a dans sa façon de raconter
quelque chose qui lisse les crêtes, un l’humour appuyé, un tantinet fanfaron, qui de ce fait n’en est
plus. C’est souvent trop gentil pour être vrai, même quand ses sympathiques personnages deviennent méchants, le lecteur est tout préparé à leur trouver des
excuses. Et généralement le pire ce sont les réflexions philosophiques à deux balles de ses
héros.
Dans ce livre, je n’ai pas aimé du tout le procédé d’écriture consistant à faire
dialoguer Saad et le joyeux fantôme de son père. C’est faible et ça plombe le rythme.
Cependant ce roman m’a plu en dépit des réserves que j’ai émises sur son auteur.
Ses « tics » d’écriture dont je viens de parler sont présents dans
Ulysse from Bagdad, mais on les oublie. Le parcours du personnage colle au
thème de l’Odyséee. La fin présente l’avantage de ne pas tomber dans le piège
d’un happy end de la Warner Bros, en laissant le lecteur choisir ce que pourra
être le destin de Saad.
Ce roman rappelle avec une grande vérité l'absurdité des frontières et la façon inhumaine de traiter des hommes ni plus
gentils ni plus méchants que d’autres, qui fuient la misère et l’horreur des
massacres.
Un roman qui se peut se lire parce qu'il traite d'un sujet sérieux avec le sourire.
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