La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



jeudi 7 février 2013

Dans quelle étagère. Partager les petits trésors de ma bibliothèque

L'écran démoniaque 

de Lotte H. Eisner publié  chez Eric Losfeld (1981)

C'est un livre sur le cinéma, le cinéma allemand des années 20-40 et le courant que l'on a appelé "l'Expressionnisme". Un livre bien documenté et illustré pour amateurs éclairés.

J'allais dans ma jeunesse (fin des années '60) régulièrement à la cinémathèque de Paris, au Palais de Chaillot. J'y ai vu toute sorte de films des années d'avant-guerre muets et des débuts du parlant. Je suis tombée sous le charme de l'Expressionnisme Allemand. J'ai découvert Fritz Lang, Ernst Lubitsch, Max Reinhardt, Robert Wiene, Paul Wegener… Des films :Métropolis, Raskolnikoff, La maison sans porte, Lucrèce Borgia, Danton, La mort de Siegfried, La femme sur la lunel'Opéra de Quat' sous, l'Ange bleu...
J'aimais l'esthétique en noir et blanc, les lumières donnant des images très contrastées. L'ambiance inquiétante qui émanait de ces films, la "gueule" des acteurs... (Le Dr Mabuse, 1922, le Golem, Nosferatu… ), le feu…les légendes germaniques. Aussi le dédoublement des personnages. L'architecture très particulière des décors avec les lignes de fuite (Le cabinet du Dr Caligari). 

Ce livre est paru en 1981, je l'ai offert en '82 pour son anniversaire  à mon compagnon, cinéphile, qui partage mes goûts pour cette période de l'histoire du cinéma.

Extrait:
Les Histoires du cinéma nous disent que la suppression des sous-titres est une des caractéristiques principales du "Kamerspielfilm". Mais d'où vient ce genre de film et quelle est sa signification?
Ici encore, il nous faut recourir à Max Reinhardt. Un jour, à la répétition d'une pièce très subtile, où il s'agissait de mettre très discrètement, en  évidence les restions psychologiques des personnages, Reinhardt soupira: "Evidemment, moi qui suis sur la scène, j'ai vu votre geste et compris votre regard, mais les spectateurs assis aux derniers rangs… et surtout ceux du poulailler, pourront-ils en faire autant ?"
C'est ainsi qu'il en vint à la création d'un théâtre intime  le "Kamerspiel" aux éclairages tamisés, aux boiseries de tons chauds où une élite (pas plus de 300 spectateurs) portait sentir la signification d'un sourire, d'un mouvement hésitant, interrompu ou d'un éloquent silence…
Le Kamerspielfilm va à l'encontre de tous les principes expressionnistes qui précisément condamnent la psychologie explicative et l'analyse intime d'un drame individuel….


copyright Louise Caron

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