Chris Kyle, a été surnommé la "Légende", il est l’auteur
d'une autobiographie à succès qui a inspiré le film "American
Sniper", dont l'adaptation sur grand écran par Clint Eastwood a dominé le
box office américain pendant plusieurs semaines et déclenché une polémique.
Après avoir vu le film je
constate que filmer la guerre ou écrire sur la guerre revient au même.
C’est s’interroger sur la
violence, la déshumanisation, le droit des uns face aux droits des autres.
Dans le film, Chris Kyle a été conditionné pour tuer. Dès son jeune âge son
père lui tient un discours manichéen : il y a des loups qui attaquent les
plus faibles, il y a les brebis qui se laissent attaquer et sont incapables de
se défendre et il y a les chiens de berger qui protègent les brebis. Toi, mon
fils tu es, tu seras un chien de berger.
Cet enfant devenu adulte
quitte son Texas natal et sans vrai métier va s’engager chez les Marines, dans
les SEALs, pour défendre l’Amérique contre tous les loups de la terre. Il est
devenu chien de berger. Tireur exceptionnel, il est missionné en Irak en 2003
pour protéger ses camarades qui se déploient sur le terrain. À son retour, il
est traumatisé, anxieux, incapable de reprendre une vie normale avec sa femme
et ses gosses.
Il est écrit dans un
article (https://fr.news.yahoo.com/etats-unis-tueur-d-american-sniper-condamné-à-054334801.html)
qu’il s’est «
lui-même vanté d'avoir tué 255 personnes lors de ses quatre passages en Irak,
même s'il n'est officiellement crédité que de la mort de 160 personnes. »
Si
ce que le film nous montre est vrai alors cette vantardise ne tient pas la
route.
Le
film ne se place que du point de vue américain. Et de ce point de vue, là il
n’y a rien à lui reprocher. Ce sont les paroles de Mrs Kyle qui sont les plus
critiques. Je n’y ai vu aucune apologie de la violence, aucune apologie de la
guerre. J’y ai vu des soldats en trainés faire le boulot pour lequel ils sont
payés. Il n’y a pas de guerre juste, il n’y a pas de guerre propre. La question
qu’il faut se poser c’est pourquoi il y a la guerre.
Le roman
Passons
maintenant à Chronique des jours cendres.
C’est
un livre polyphonique. Les destins américains et irakiens y sont croisés. Le
soldat américain, Niko Barnes, surnommé le Paradoxe ne cesse de se poser des
questions sur le rôle que l’armée (et
lui) jouent en Irak. Il doute et ce sont ces doutes qui entraînent le lecteur à
se poser des questions. La voix irakienne se fait entendre au travers de Sohrab
Haguigui. Elle aussi est un personnage atypique.
Dans
ce roman, je tisse une histoire dans l’Histoire, je ne prétends pas traiter du
conflit irakien, mais mener un questionnement sur le rapport à l’autre.
Qu’est-ce
qu’un ennemi ?
Qu’est-ce
que la déshumanisation ?
Est-ce
que la violence peut engendrer autre chose que la violence en retour.
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