La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



lundi 4 mars 2013

A propos de se Départir : La peinture dans le roman

Des mots aux images

 Extrait de Se Départir page 105. 

"N’’y voyez aucun vice, le corps des femmes est dessiné pour le ravissement des yeux et de l’’âme. Je reste bouche bée devant l’’Ève de Cranach, que dire du Printemps de Botticelli ? Ma préférence va cependant à La Prudence et la musique de Baldung. La sensualité, l’’animalité même de ces créatures allégoriques me fascinent. Votre serviette a glissé, c’’est charmant. 

2. Lucas Cranach Le jeune  

Lucas Cranach le Jeune est le fils de Luca Cranch l'Ancien.  C'est un peintre allemand de la renaissance (et aussi un graveur) né en 1515, mort en 1586. Les oeuvres du père et du fils sont très difficiles à discerner. En 1540, il se marie avec Barbara Brück, la fille de Gregor von Brück,  puis à la mort de sa première épouse il se remarie avec Magdalene Schurff, nièce de Philippe Melanchthon (un humaniste réputé). En 1550, à la captivité de son père, il prend la tête de l'atelier, et à la mort de celui-ci en 1553, en devient le propriétaire.

Les commandes des princes de Saxe lui assurent la prospérité, jusqu'à sa mort, en 1586. 
Le « Portrait de Margarethe Elisabeth von Ansbach-Bayreuth à Munich » peint en 1579 par Cranach le Jeune inspira une peinture de Picasso, « Portrait de Jeune Fille, d'apres Cranach le Jeune » (1958)




3- Sandro Botticelli

Peintre italien né  à Florence en Toscane vers le milieu du 15 ème siècle, mort à Florence en 1510. Botticelli entre dans l'atelier du peintre Fra Filippo Lippi vers l'âge de 20 ans.
Le premier nu peint par Botticelli est masculin. Il s'agit du corps nu du général assyrien Holopherne décapité, découvert par ses aides de camp, deuxième panneau d'un diptyque dont le panneau gauche montre le retour de Judith suivie de sa servante portant la tête du général dans un panier. Le second nu du même peintre, masculin également, est un Saint Sébastien percé de flèches, montré en pied lié à une colonne, et auquel, pour la première fois, Botticelli fait observer une double arabesque. Dans ces deux œuvres, le sexe du personnage est dissimulé sous des voiles opportuns. 
Dans "La Naissance de Vénus", panneau peint une dizaine d'années plus tard, la déesse est représentée nue de face, en pied, grandeur nature. Commandé par Lorenzo di Pierfrancesco, parent de Laurent de Médicis, comme pendant du "Triomphe du Printemps" (dont le Magnifique, son tuteur, lui avait fait cadeau), ce tableau était destiné à décorer sa villa de Castello, proche de Florence. Seuls pouvaient l'admirer les amis de son propriétaire, des néoplatoniciens amateurs de mythologie gréco-romaine et souvent collectionneurs de statues antiques, que la nudité ne pouvait choquer.
Botticelli représente dans cette œuvre une Vénus pudique, dont l'attitude est vraisemblablement inspirée par un bas-relief romain. Il montre la déesse sous les traits de Simonetta Vespucci, en dépit du fait que cette jeune femme était morte depuis au moins huit ans quand il a peint d'elle ce portrait idéalisé et très stylisé ! Déesse de la beauté et de l'amour, la Vénus nue de Botticelli est au contraire très chaste, se couvrant d'une main la poitrine, dissimulant de l'autre son pubis derrière une mèche de sa longue chevelure flottant au vent. En outre, le peintre a estompé la pointe des seins et le nombril de sa Vénus, et il lui a donné de plus un regard rêveur qui supprime toute équivoque de l'esprit du spectateur. Loin d'avoir voulu peindre une Venus Erotica, Botticelli a peint la Venus Humanitas des platoniciens, pour lesquels la contemplation de la beauté donnait aux hommes une image de la perfection divine. Une copie du personnage central de la Naissance de Vénus a été réalisé se découpant sur un fond brun par l'atelier de Botticelli, modèle dont devait s'inspirer ultérieurement Lorenzo di Credi pour peindre sa propre Vénus.
Botticelli peignit un dernier nu féminin environ vingt ans plus tard, la Vérité de sa Calomnie d'Apelle, pour laquelle il reprit la silhouette de Simonetta Vespucci telle qu'il l'avait représentée dans sa Naissance de Vénus, le corps observant la même double arabesque, une main levée pour indiquer le ciel, l'autre main dissimulant pudiquement son sexe.
Le Printemps est une peinture allégorique exécutée en tempera sur panneau de bois en 1482, période de la Première RenaissanceCe tableau fut trouvé dans la villa médicéenne di Castello de son commanditaire, un riche Toscan1. Lui faisait face, sur l'autre mur, La Naissance de VénusLe nom du tableau provient de l'inventaire général de Giorgio Vasari il l'identifia à une célébration de l'arrivée du printemps.


Le tableau fut caché au Castello di Montegufoni pendant l'occupation allemande et restitué aux Uffizi (Galerie des Offices) après la Seconde Guerre mondiale.

3- Hans Ballung


Hans Baldung, dit Grien (en raison de son goût pour la couleur verte), est un peintre, dessinateur et graveur allemand de la Renaissance. Il est né à Weyersheim près de Strasbourg, où son père était fonctionnaire du prince-évêque, en1485. Il est mort à Strasbourg en septembre 1545. De nombreux auteurs situent cependant sa naissance à Gmünd (actuellement Schwäbisch Gmünd en Allemagne ), ville libre de l'Empire, en Souabe d'où son père était originaire. Son père ayant depuis 1492 la charge de conseiller juridique de l'évêque de Strasbourg, Albert de Bavière et sa famille habitant dans cette ville, le jeune Hans Baldung y fit son apprentissage, auprès d'un artiste  inconnu. Il perfectionna son art dans l'atelier d'Albrecht Dürer à Nuremberg entre 1503 et 1507, puis passa sa vie à Strasbourg, sauf pour un séjour à Fribourg-en-Brisgau en 1513-1516 où il réalisa entre autres le retable de la cathédrale. Beaucoup de ses tableaux allégoriques sont énigmatiques et ont fait l'objet de réattributions et de changements de titres au cours de l'histoire.

Le fait que le personnage de Thibaut cite ces tableaux devant le corps d'Eléonore montre son goût pour les peintres de la Renaissance dénotant un certain éclectisme et une absence de référence à l'art sacré de cette période. Plutôt athée ce Thibaut ? 
Les femmes de ses tableaux ont de longues jambes, des cuisses sans bourrelet, pas trop en chair comme dans des Rubens par exemple. Ces femmes n'entraînent  (chez le personnage en particulier) aucune vision érotique, elles témoignent seulement de la beauté du corps féminin sans connotation sexuelle. 



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