Hier belle après-midi parmi les lecteurs du Cercle du Livre de Boisset qui m'avait invitée pour parler des passerelles roman/théâtre.Passer du théâtre au roman et vice-versa qu'est-ce que ça change dans le contenu émotionnel et littéraire.
Et beaucoup de questions sur l'écriture.
Ma réponse sur le féminin de Auteur:
Discussion animée sur le féminin de Auteur.Mon choix personnel est auteur tout simplement.
Lorsque j'ai passé mon doctorat on m'a honorée du grade de docteur, le jury était (rare à l'époque) à parité H/F. Donc je fus reçue par mes pairs. Et non par mes pairs et paires. La moitié n'en ayant pas! Docteur me convient aussi bien que son féminin doctoresse qui ne s'applique qu'aux médecins. Car docteur est invariable. Il se rapporte à un titre et pas à une fonction, on appelle le médecin "docteur" par antonomase.
Je n'ai jamais eu à souffrir de ma condition biologique de femme. Je n'ai jamais ressentie d'injustice à mon endroit à cause de ça.
Je ne me reconnais pas bien dans ce combat linguistique même si je reconnais que la règle du dominant masculin en grammaire, hérité de la construction de notre français, est une règle qui reflétait (reflète?) la société. Mais que l'on soit écrivain, vaine, auteure, autoresse ou n'importe quoi d'autre, ce qui est important c'est d'être considérée comme l'égale moitié agissante et pensante de l'humanité. C'est pour cela qu'il faut oeuvrer.
Si je dois choisir un terme académique, je choisirais autrice qui respecte la règle de formation du féminin des noms en EUR. Lecteur, lectrice, auditeur, auditrice, inspectrice, institutrice, factrice. Quant au e féminisant les mots en EUR, il est seulement utilisé lorsque le mot dérive d'un comparatif latin admettant un féminin (prieur /Prieure venant de prior.)
Professeur avec un e a été recommandé par le ministère et refusé par l'Académie.
C'est généralement l'usage qui a le dernier mot. L'usage jusqu'à présent à été que le masculin grammatical l'emporte sur le féminin. On peut y voir un symbole de la main mise de l'homme sur la société car ce sont des hommes qui ont décrété les règles de grammaire ... mais pour l'instant l'usage ancien de cette primauté a prévalu.
Notre langue est riche et empoussiérée d'exceptions. Je me contente d'être une exception et si un e à auteur vient enrichir le mot et faire que la soif de reconnaissance du statut féminin de la chose soit enfin assouvie, je ne porterai ni le deuil ni un fanion de quelque nature qu'il fusse. La question sous-jacente est celle-ci: le genre d'un mot a-t-il le pouvoir d'en modifier la perception institutionnelle, professionnelle, publique, individuelle?
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