La Nostalogie heureuse, Amélie Nothomb (2013)
Editions Albin Michel
Résumé : pour les besoins d'un reportage proposé par France 5 A. N revient qu'elle a quitté à l'âge de 5 ans. "Le japon m'a plusieurs fois sauvée et j'ai de nouveau besoin d'être sauvée par le Japon, qui a ce pouvoir guérisseur"
Elle y est retourné vers sa vingtième année, y a travaillé un an pour une grande entreprise, et cela lui a donné le sujet de Stupeur et tremblements, un des livres d'elle que je préfère.
Cela fait 16 ans qu'elle n'y est pas allé au Japon et pour les besoins du reportage elle fait un crochet par Fukushima, va retrouver sa nourrice chérie Nishio-san vers Kyoto, son ancien fiancé tokyoïte délaissé, et les lieux (en partie) disparus de son enfance.
Mon avis: Chaque année, j'achète ou j'emprunte "L'Amélie Nothomb" de la rentrée littéraire. c'est une sorte de rite auquel je ne déroge pas, même si depuis plusieurs années, je reste sur ma faim. Je me demande où sont passés les fulgurances littéraires d'Amélie, celles d'Hygiène de l'assassin, de Stupeur et tremblements, d'Acide sulfurique, et plus récemment d'Une sorte de vie.
Malgré tout,
pour ceux qui comme moi aiment le japon, il y a une
"ambiance". Le concept du natsukashii dont la
traduction sert de titre au roman, ou bien encore la description de la transe kensho,
tout cela participe du Japon. Le reproche principal que je
ferais au roman est que c'est un peu "sentimental" , un peu
poético-merdeux (les cerisiers en fleurs, l'école retrouvée), un peu fabriqué
pour les besoins du reportage, caméra branchée en permanence. La profondeur
du livre souffre de cette sensiblerie exagérée. On y rencontre
naturellement la patte d'A. N., ses formules grand style, mais c'est bien
laborieux. Un des meilleurs moments du livre est sa rencontre avec
sa traductrice pour le Japon de Métaphysique des tubes. Le reste
sans grand intérêt. Disons que ça se lit bien, et c'est court. La
nostalgie heureuse cite des personnages croisés dans ses autres
ouvrages autobiographiques comme Le sabotage amoureux ou Ni d'Eve ni d'Adam.
A lire pour
les inconditionnels d'A. N, en revanche pour ceux qui ne connaissent pas
son oeuvre, ce livre n'est pas le bon moyen de la découvrir.
Biographie : Adulée ou critiquée, Amélie Nothomb cultive sa différence dans la marginalité. Elle est fidèle à ses idées et elle répond au courrier des lecteurs, ce qui n'est pas si fréquent. Elle écrit des romans courts généralement originaux, dont les noms des personnages ne le sont pas moins. Issue d'une famille bruxelloise, A. N. découvre la Chine, New York, et l'Asie du Sud-Est lors des déplacements
professionnels de son père, ambassadeur belge.
Née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Bruxelles), elle vit au Japon jusqu'à l'âge de 5 ans, et vit son départ comme un exil. Elle est profondément marquée par la culture nippone qu'elle transpose dans ses écrits. Elle retourne en Belgique à l'âge de 17 ans et suit
des études gréco-latines. En 1992, son roman Hygiène de l'assassin est
accueilli avec un énorme succès et est adapté au cinéma. Frustrée de
ne pas être restée au Japon, l'auteur y retourne et retranscrit cette
expérience plus que déroutante dans Stupeur et tremblements, couronné
Grand prix de l'Académie française en 1999. Ce livre est aussi adapté au
cinéma en 2003. Se définissant elle-même comme une "graphomane malade de
l'écriture", elle écrit assidûment tous les matin en buvant du champagne selon la légende qu'elle entretient. Elle sort ponctuellement un roman par an, fin Août et fait la une des journaux et des émissions littéraires. Son dix-huitième
roman, Le voyage d’Hiver, est publié en 2009. Après Une Forme de vie
en 2010, elle sort son vingtième roman Tuer le père en août 2011. En
2012 elle publie Barbe-Bleue.
Ma fille Stéphanie adorait ses premiers romans. Nous l'avons rencontré plusieurs fois au Salon du Livre de Paris, dont à ses débuts.
RépondreSupprimerJe préférais moi aussi ses premiers livres.
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