La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



mardi 1 janvier 2013

Mes lectures du moment

A l'abri de rien d'Olivier Adam


Résumé: Ce livre est sorti en mai 2007. Ce n'est donc pas une nouveauté. O. A raconte dans ce livre l'histoire d'une femme jeune et fragilisée, Marie qui se sent perdue. Son mari , elle l'a épousé  parce qu'il se trouvait là au bon moment quand elle avait besoin de quelqu'un. Ses deux enfants, elle les aime mais n'arrive pas à trouver la force de les élever dans la banlieue de Calais à une encablure du camp de Sangatte qui vient d'être fermé. Sa vie bascule du jour au lendemain quand elle entre un midi par hasard, dans la tente de l'aide aux réfugiés plantée devant la mairie. Elle se prend au jeu du bénévolat et néglige sa famille entraînée par une force irrésistible presque mystique vers le gouffre. 


Plus sur ce roman sur le site de l'Express.

Biographie de l'auteur:  Olivier Adam est né à Draveil en 1974. Après des études de gestion d'entreprises culturelles, il devient directeur de collection aux Éditions du Rouergue et écrit également pour la jeunesse. Il commence à publier en 2000. Quatre ans plus tard il reçoit le Prix Goncourt de la Nouvelle. En 2005 il publie : Falaises. Deux ans plus tard, il propose le scénario de ce livre et le film sort sous le nom : "Je vais bien, ne t'en fais pas".  Le long-métrage est un succès. Olivier Adam reçoit l'Etoile d'or du scénariste par l'Académie de la presse du cinéma français.

Mon Avis : Certains diront, O. A, c'est toujours pareil, il écrit toujours le même livre ! C'est vrai et c'est faux. Ce livre n'est pas du tout nombriliste comme l'était son dernier roman "Lisières" où un écrivain maudit alcoolique, goujat, malheureux, décrivait la banlieue de son enfance en forçant le trait sur ces lisières, la petitesse de ses parents et le fait qu'il ne veux pas leur ressembler. Bien sûr, on retrouve dans "A l'abri de rien" les préoccupations de l'auteur, l'engrenage infernal qui broie les petites gens. C'est angoissant parce que c'est juste. Il ne cultive pas ici le misérabilisme pour  faire humain, son livre décrit des êtres humains avec leurs failles, leurs errements. Les personnages sont attachants, consistants, dépeints avec précision jusque dans le tréfonds de leur âme. On s'interroge sur le monde comme il va, sur la migration de ces réfugiés dont personne ne veut, qui ont quitté la misère de leur pays avec l'espoir d'un Eldorado européen et qui finissent par crever de froid, de faim et de trouille au bord de la mer du Nord à la merci des passeurs, de la police et de la mort. La société telle qu'elle est ne peut rien leur offrir, la charité individuelle allège un moment leur angoisse sans ouvrir de porte de sortie. C'est de ça que parle le roman  d'Olivier Adam. C'est un bon livre, bien écrit, pas gai mais si vrai qu'on en sort abasourdi.

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