Amour et désamour de
Laurent Vallerbe
Une pièce de théâtre
construite sur la vie de Carson Mc Cullers déchirée entre son amour pour James
Reeves McCullers et pour Annemarie
Schwarzenbach, Le personnage de cette dernière n’apparait pas dans
la pièce.
Ce texte a reçu le troisème
prix du concours d’auteurs du Petit Théâtre de Vallières 2012.
Laurent Vallerbe a été co-lauréat du prix d’écriture théatrale NIACA 2012 pour
sa pièce
« La boutique de disputes ».
QUI
EST CARSON McCULLERS ?
"Ma
vie repose entièrement sur le travail et sur l'amour, et j'en remercie Dieu. Le
travail n'a pas été toujours facile. L'amour non plus, dois-je ajouter" pour en savoir plus sur C. Mc Cullers
De son vrai patronyme, Lula
Carson Smith, elle abandonne une partie de son nom en 1930 pour se faire
appeler Carson. Elle écrit sa première nouvelle, Sucker, à l'âge de 16
ans. Après des études à l'université de Columbia puis, à la New York
University, elle publie, en 1936, une nouvelle intitulée Wunderkind et
commence à travailler sur son premier roman Le cœur est un
chasseur solitaire.
En 1937, elle épouse Reeves McCullers et s'installe à Charlotte, Caroline du Nord, où elle
achève Le Muet. Le cœur est un
chasseur solitaire est publié en 1940 : elle a 23 ans.
L'année suivante, en 1941, paraît un deuxième roman, Reflets dans un
œil d'or, qu'elle dédie à Annemarie
Schwarzenbach, dont elle est tombée follement amoureuse1. En 1946, elle publie son troisième roman, Frankie Addams (The
Member of the Wedding), rencontre Tennessee Williams et part
voyager en Europe avec son mari. À la suite de problèmes de santé, elle tente
de se suicider en 1947 et est hospitalisée à New York. En 1952, elle
s'installe en France avec son mari, dans l'Oise, à Bachivillers. L'année
suivante, elle retourne aux États-Unis après le suicide de celui-ci. Son
quatrième et dernier roman, L'Horloge sans
aiguilles, est publié en 1961. Elle meurt des suites d'une
hémorragie cérébrale en septembre 1967.
Mon avis : Comme je suis en
plein dans l'ambiance de Tennessee Williams, me plonger dans la vie de Carson Mc Cullers ne fut pas une disgression. On y trouve la même difficulté d’exister dans ce Sud
profond qui a enfanté tant de grands écrivains.
Cette pièce comporte 5 personnages, les parents de Carson, Carson,
Reeves et son ami Edwin.
Beaucoup d’auteurs ont mis sur scène des personnages dont on sait parfaitement
qu’ils sont morts. Je ne parle pas des rois de Shakespeare, de Racine ou de la Lucrèce
Borgia de Hugo qui ne connaissent pas encore leur destin funèbre lorsqu’ils
entrent en scène. Il ne s’agit pas dans le texte de L.V. d’une hypothétique
vie posthume comme dans Dialogues aux Enfers entre Machiavel et Montesquieu de
M. Joly. Il s’agit d’autre chose.
Ce ne sont pas les vivants qui jouent. Les personnages rejouent « post mortem » (du paradis ou d’ailleurs) des épisodes de
leur vie. Jean-Luc Lagarce avait utlisé ce principe dans Pays
Lointain avec les personnages du « père mort déjà» et de »
l’amant mort déjà. ». Dans « Comme un parfum d’épices dans les odeurs
de menthe » Louise Caron mêle également dans une même scène des personnages absents ou morts aux
vivants. Dans ces deux exemples, ce qui
est du domaine de l’avenir reste ouvert.
Avec les personnages (célèbres) de Laurent,
il n’y a pas de suspens, non seulement eux connaissent la fin de l’histoire
mais nous aussi, puisqu’on connaît leurs biographies et leur destin tragique.
Du coup, la progression dramatique en est un peu entachée.
Laurent Vallerbe structure sa pièce par "la mise en scène affichée" de cette
revivance avec un côté théâtre dans le théâtre. Il l’introduit volontairement
(et de façon appuyée) dans les dialogues et dans les didascalies.
Ex : P13 : Edwin : Je veux bien faire le médecin.
P 27 la mère de Carson qui est
hors jeu appelle le père qui vient de rentrer en scène Lamar !
Allons ! Reviens ici ! Tu n’es pas dans cette cette scène.
Ce procédé dynamique donne un côté comique à ces situations qui ne
le sont pas, ce sont des clins d’œil mais ils se répètent. On fini par se dire
que le spectateur a bien compris qu’il s’agit d’une reconstitution et qu’on
pourrait se passer de ces précisions.
Je me suis demandé pour qui ces 5 personnages
jouent. A bien y réfléchir après plusieurs lectures, je crois qu’ils jouent
pour eux, dans une sorte de volonté pathétque de continuer à exister. Peut-être
que je me trompe.
Un texte très bien écrit, une pièce interesssante avec des personnages attachants à la vie exceptionnelle, pas facile à mettre en scène parce que Laurent Vallerbe, comme Samuel Beckett avant lui, a inscrit sa propre vision. De plus, à personnages exceptionnels il faut des acteurs exceptionnels (c’est mon point de vue de metteur en scène). Cependant c'est un défit qui mérite d'être relevé.
Un texte très bien écrit, une pièce interesssante avec des personnages attachants à la vie exceptionnelle, pas facile à mettre en scène parce que Laurent Vallerbe, comme Samuel Beckett avant lui, a inscrit sa propre vision. De plus, à personnages exceptionnels il faut des acteurs exceptionnels (c’est mon point de vue de metteur en scène). Cependant c'est un défit qui mérite d'être relevé.
Le texte de la pièce est consultable en ligne sur la théâtrothèque et on peut y contacter l'auteur.
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