La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



jeudi 27 décembre 2012

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L'homme qui aimait ma femme de Simonetta Greggio

Résumé: 


On est dans les années 60. Deux frères, Alexandre et Yann (que tout sépare) étudiants (brillants comme il se doit) , aiment la même femme, Maria. Pendant plus de quarante ans, elle sera le centre de leur vie et la spectatrice intime de cette histoire d amour qui va se dérouler essentiellement à Paris, noyau politique, littéraire et artistique d une France en mutation. (Je dirais une France de pacotille)


Alexandre, l'aîné, devient professeur de lettres, Yann, le cadet, après un passage à l École Normale Supérieure, sera avocat. Le mouvement pacifiste et hippie va laisser place aux paillettes du premier néolibéralisme puis aux différentes crises économiques qui aboutiront à la récession des années 2000, Truffaut tournera Jules et Jim, Lacan endoctrinera des cohortes de jeunes psychanalystes, Althusser étranglera sa femme, Jankélévitch et Levinas croiseront Derrida, Deleuze, et même Lagarde et Michard. C'est Allis, amie d Alexandre et témoin extérieur, qui nous raconte l'histoire.


Mon avis :

Quand j'ai entendu S. G. parler de son livre avec de joyeux éclats de rires à la Grande Librairie, ça m'a donné envie. D'autant plus que j'avais aimé son livre précédent "Dolce Vita". 
J'ai couru à la bibliothèque emprunter cet homme qui aimait la femme d'un autre et je l'ai emporté en vacances de Noël (le livre pas l'homme). Finalement, je me dis que j'aurais dû choisir autre chose  que cette histoire d'amour écrite de bric et de broc, entrecoupée de chapitres sans queue ni tête sur la sexualité de Tennessee Williams, les aventures d'Althuser, des considérations sur Lacan… Bien sûr tout est dans tout, et il suffit d'émailler cette histoire compliquée d'amour contrarié d'une citation ici et là pour réussir à faire chic, branché, un peu Rive Gauche, un peu révolté, un peu tout, un peu rien... Creux. Par pitié qu'on laisse Derrida et Deleuze en dehors de ces mièvreries. Quarante ans sont survolés en moins de trois cents pages (c'est encore beaucoup trop par rapport au contenu) car il n'y a aucune analyse, quelques faits, (bon d'accord c'est un roman pas un essai) et parfois des envolées "lyriques" - je cite-  L'automne 1974 à été doux, bleu et roux et le ciel d'un bleu profond... Le pire étant les interrogations philosophico-existentielles du style (je cite de mémoire) "Est-ce qu'on trompe l'autre quand on se masturbe". Hélas, il n'y a pas de réponse. On n'arrive pas à aimer ou à détester ces Abel et Caïn post modernes, ils m'ont laissée indifférente avec leurs malheurs de nantis qui se regardent le nombril et le font reluire. Bon, vous avez compris que je n'ai pas aimé. Je ne recommande pas de lire ce livre, lisez plutôt le précédent si vous ne l'aviez pas lu à sa sortie, ou l'excellent livre de Joncour "L'amour sans le faire" dont je parlerai bientôt.

Biographie: Italienne, Simonetta Greggio écrit en français. Elle est l'auteur de quatre romans, parus chez Stock : La Douceur des hommes (2005), Col de l'Ange (2007), les Mains nues (2009) et Dolce Vita 1959-1979. Elle a aussi fait paraître une longue nouvelle (Étoiles, Flammarion) et un recueil de nouvelles (l'Odeur du figuier, Flammarion).

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