La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



mardi 7 mai 2013

Les lectures du moment


Ulysse from Bagdad d'Eric Emmanuel Schmitt
éditions Albin Michel (2008) rédigé au Livre de Poche.

Résumé: Au titre on se doute qu’il va s’agir d’un récit de voyage. Ce roman raconte le périple de Saad, né en Irak. Alors que Saad était promis à un bel avenir, il étudie le droit, sa vie déjà pas facile, bascule comme celles de millions d’irakiens. La dictature de Saddam Hussein cède le pas à l’occupation américaine. Saad voit mourir ceux qu’il aime sous les balles américaines ou sous les bombes des terroristes. Il hésite
et décide finalement d’émigrer direction Londres… Apatride, sans identité, il va traverser la mer, passer les frontières, déjouer la vigilance des douaniers, grâce à des combines et vivre bien des désillusions avant de rejoindre l’angleterre.
Saad rêve de liberté, il en paie le prix. A travers cet exil, il cherche un sens à sa vie, lui qui désormais n'est plus qu'un clandestin. En dialogue durant son odyssée avec son père mort qui lui apparait, Saad subit le lot quotidien des clandestins : la faim, la pauvreté, les interrogatoires, les passages à tabac, l'humiliation, le racisme, rien n'est épargné au jeune homme. Pourtant il n'appartient qu'à lui de choisir son destin. Rester à Londres ou repartir vers l’Irak




Mon avis: Je n’ai pas un grand amour pour l’œuvre d’E. E. Schmitt (romanesque ou théâtrale). Ses textes sont faciles à lire, mais il y a dans sa façon de raconter quelque chose qui lisse les crêtes, un l’humour appuyé, un tantinet fanfaron, qui de ce fait n’en est plus. C’est souvent trop gentil pour être vrai, même quand ses sympathiques personnages deviennent méchants, le lecteur est tout préparé à leur trouver des excuses. Et généralement le pire ce sont les réflexions philosophiques à deux balles de ses héros. 

Dans ce livre, je n’ai pas aimé du tout le procédé d’écriture consistant à faire dialoguer Saad et le joyeux fantôme de son père. C’est faible et ça plombe le rythme. Cependant ce roman m’a plu en dépit des réserves que j’ai émises sur son auteur. Ses « tics » d’écriture dont je viens de parler sont présents dans Ulysse from Bagdad, mais on les oublie. Le parcours du personnage colle au thème de l’Odyséee. La fin présente l’avantage de ne pas tomber dans le piège d’un happy end de la Warner Bros, en laissant le lecteur choisir ce que pourra être le destin de Saad.
Ce roman rappelle avec une grande vérité l'absurdité des frontières et la façon inhumaine de traiter des hommes ni plus gentils ni plus méchants que d’autres, qui fuient la misère et l’horreur des massacres.
Un roman qui se peut se lire parce qu'il traite d'un sujet sérieux avec le sourire.



Biographie: Après des études musicales au Conservatoire de Lyon, Eric-Emmanuel Schmitt a suivi un cursus l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm de 1980 à 1985.Agrégé de philosophie en 1983, il soutient en 1986 sa thèse de doctorat intitulée Diderot et la Métaphysique (Diderot ou la philosophie de la séduction, Albin Michel, 1997). près des études musicales au Conservatoire de Lyon, Eric-Emmanuel Schmitt a suivi un cursus l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm de 1980 à 1985.

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