La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



dimanche 9 août 2015

Mes lectures du moment

Et rien d’autre de James Salter 
Éds de L’Olivier « petite collection américaine » 2014

Résumé :  Livre difficile à résumer tant il est élliptique et fait de bric et de broc. L’histoire principale ( ?) est celle de Philip Bowman, un garçon de la classe moyenne, né dans le New Jersey, élevé par sa mère et entré dans l'âge adulte aux heures héroïques de la bataille navale et aérienne contre l'armée japonaise. De la guerre, il est revenu plein de rêves et d'aspirations, qu'il souhaite réaliser. Il a de l’ambition et cherchera toute sa vie à rencontrer le véritable amour. Dans le New York de l'après-guerre puis des décennies suivantes, Bowman deviendra un petit éditeur reconnu et respecté, rencontrant moins de réussite dans sa vie personnelle : un mariage qu'il croyait parfait et qui se défait ; plus tard, d'autres rencontres, des liens amoureux qui se nouent, puis se dénouent ; parfois un instant de jouissance , comme un miracle, un point d'orgue des sens, et rapidement le retour à l'atonie. L'auteur trace tout au long des chapitres une galerie de portraits de personnages secondaires émaillés d'anecdotes sans intérêt.

Extrait : Durant le dîner, ils parlèrent de livres, et notamment du manuscrit d’un réfugié polonais nommé Aronsky, qui avait miraculeusement survécu à la destruction du ghetto de Varsovie, puis de la ville elle-même. A New-York, il avait réussi à se faire un nom dans les cercles littéraires. On disait de lui qu’il était charmant mais imprévisible. Chacun se demandait comment il avait pu survivre à la guerre. 

Mon avis : Affligeant de vacuité.
Je me suis laissée convaincre par les critiques dithyrambiques des magazines littéraires et par la faconde du présentateur de la Grande Librairie. L’auteur aussi parlait très bien de son livre qui fut sacré meilleur roman étranger par les libraires. J'aurais dû être plus méfiante.
Ma déception est à la hauteur de mes attentes. On m'avait vendu une vie passionnante (sic), or c'est tout sauf ça. Pire, il ne se passe rien d'intéressant durant 350 pages. hormis le tout début (la guerre dans la marine); mais comme le reste cela fait Plouf ! On suit par bonds successifs l'existence de Bowman, ses échecs sentimentaux, ses réussites professionnelles.  Le seul petit interêt est la plongée dans l'Amérique des années de 1950 à 1980. On y découvre le "portrait"  du milieu littéraire (pas très fouillé) de l'Amérique de cette époque, depuis la fin de la 2ème Guerre Mondiale. 
Pour meubler ce vide sidéral, on a droit à des CV abrégés de tous les personnages secondaires croisés par le « héros ». Par exemple, on lit au chapitre 24 une longue anecdote sur une femme qui se conduit mal dans un restaurant… et qui se fait virer. Pour moi, lectrice en attente de cohérence je me demande bien en quoi ce chapitre sert la progression dramatique. M'interrogeant à la fin de ma lecture je découvre le titre  du chapitre : Mrs Armour, qui fait référence à une ancienne maîtresse anglaise de Bowman. Bon...

Je me suis beaucoup ennuyée à suivre tous ces personnages falots dans leurs dîners mondains et les réceptions. S’il s’agit d’un roman pour initiés je ne suis pas assez initiée pour pouvoir le décrypter. J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps et de m'être fait piéger par une publicité mensongère. Où est le style de l'auteur, seules les descriptions des villes sont assez réussies. Du coup, je me demande si c’est vraiment cela qu'il faut écrire pour que les média et les intellectuels crient au chef d’œuvre littéraire. 
Ça ne vaut pas le Fils de Philips Meyer ou les romans de Roth.
  

Biographie : James Salter est aujourd'hui âgé de 89 ans. Sa bibliographie peu abondante s'étale sur près de six décennies, durant lesquelles, outre ces six romans — L'Homme des hautes solitudes , le dernier en date avant Et rien d'autre, a paru il y a trente-cinq ans, en 1979 —, il a publié deux recueils de nouvelles et un volume de Mémoires. C'est tout, et ce fut plus que suffisant pour lui attirer de fervents admirateurs — depuis longtemps, et surtout la parution en 1967 de l'étincelant Un sport et un passe-temps, il a la réputation tenace d'être « un écrivain pour écrivains » —, mais trop peu, semble-t-il, pour lui permettre d'occuper véritablement le devant de la scène littéraire américaine, aux côtés de ses contemporains Philip Roth ou John Updike.


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