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vendredi 31 janvier 2014

Pages arrachées 1914-1915 : On en parle.

Anduze : quatre comédiens pour évoquer les anonymes de la Grande Guerre

Midi Libre
30/01/2014, 14 h 00 | Mis à jour le 30/01/2014, 16 h 28
Les comédiens ont été accompagnés musicalement par le PCV Trio
Les comédiens ont été accompagnés musicalement par le PCV Trio
La compagnie T2A a évoqué les années de guerre 1914-1915.
L'année 2014 sera riche en manifestations commémorant le début de la guerre 14-18. Quatre comédiens du théâtre T2A ont décidé de marquer à leur façon le souvenir de cette période en accueillant le public, le samedi 25 janvier, et en présentant le spectacle mis en scène par Michel et Louise Caron.
Dans un décor volontairement très dépouillé, Louise et Michel Caron, Céline Dubost et Yan Liger ont évoqué sobrement les premiers moments de ce conflit qui allait faire 9 millions de morts et 20 millions de mutilés, la mobilisation, l'inexpérience des soldats, le tocsin et le départ des hommes pour le front.
L'émotion au rendez-vous
A partir de textes empruntés à des auteurs français qui ont connu la guerre comme Roland Dorgelès, Guillaume Apollinaire, Céline, Blaise Cendrars ou allemands, tel Erich Maria Remarque, les acteurs ont avant tout évoqué la vie des poilus dans les tranchées, la vermine, la faim, la souffrance physique et morale, la haine envers l'ennemi et même les copains lorsque la guerre transforme ces hommes en véritables bêtes.
Alors que la propagande bat son plein et que les journaux vantent la bravoure des valeureux soldats qui montent au front, disent-ils, la fleur au fusil, la vraie vie est évoquée dans les « Pages arrachées », les lettres de ces anonymes dont parle le spectacle.
Loin d'une ode à la guerre ou d'une reconstitution historique, les quatre comédiens ont planté le décor d'une France qui souffre et ils ont rendu, avec beaucoup d'émotion, l'atmosphère qui régnait sur les premières lignes exposées au tir continu des ennemis, là où la camarde fauchait des centaines d'hommes en quelques secondes.
Grâce au jeu subtil des acteurs qui ont fait alterner les sentiments les plus divers, de l'enthousiasme du début au découragement le plus profond qui fait apparaître la mort comme la seule délivrance possible, le public est entré dans la peau de ces hommes qui ont exprimé toute l'horreur de la guerre dans les lettres adressées à leur épouse ou leur mère. Avec pudeur, ils évoquent leur vie, leurs blessures et l'espoir de revoir celles qui, dans les champs comme dans les usines, remplacent les hommes.
Un spectacle pour tous qui ne laissera personne insensible, une belle évocation d'un des moments les plus tragiques du XXe siècle. A voir prochainement à Quissac et Saint-Christol.

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