Chroniques
Boulangères réalistes et utiles Tome 2. M. Menthol et les rongeurs.
Christophe
Gelé. Edition La maison du moulin (2013)
« La franchise, ne consiste
pas à dire ce que l'on pense mais à penser ce que l'on dit. » C’est G.
Sand qui l’a dit. Et tout ce qui va suivre, je le pense sincèrement.
Il
n’y aura pas de résumé car comme l'écrit l’auteur ce type de livre est
impossible à résumer.
Je vous conseille donc de le lire, d’y goûter la saveur des mots et de vous laisser emporter dans le monde désenchanté de Christophe
Gelé qui est aussi le nôtre.
J’ai
trouvé que le tome 2 était très différent du tome 1. Mais pourquoi un auteur
devrait-il écrire deux fois le même livre ? Pour faire plaisir à ses
lecteurs ? Certes, mais ce n’ai pas une bonne raison. L’auteur écrit ce
que bon lui semble sans se soucier du bout de la chaîne. Encore que Christophe
Gelé s’en préoccupe un chouia puisqu’il termine le livre sur un sondage et qu’il
fait souvent appel dans ce livre à ce lecteur potentiel, certain que ses Chroniques T.2 seront
éditées et jugées.
J’ai
préféré le premier tome Welcome to thé Kübe, (voir mon avis sur ce blog) ce qui ne signifie pas que je n’ai pas aimé le second.
C’est comme si je disais que je préfère le un grand Bourgogne à un grand
Bordeaux. Cela ne retire rien à la qualité de chacun des produits. C’est juste
une question de goût personnel. Fromage ou dessert, souvent les deux. Ou peut-être est-ce seulement lié à mon spleen, ce mois de mai qui prend des airs de novembre, mes nouvelles qui n'avancent pas, mes petites douleurs… Bref.
Welcome to the Kübe m’avait fait rire énormément, en particulier les portraits si bien campés de ces gens tellement normaux. Dans celui-ci,
les portraits ont fait place aux évènements. Des évènements normaux ? Pas toujours. Les situations ne
prêtent pas au rire, même si l’auteur emballe le tout dans l'humour, avec cette
fausse naïvéte qui caractérise son écriture.
J’ai été un peu agacée par le côté trop bienveillant « je me fais avoir, je le sais,
mais ai-je le choix » de quelques-unes des chroniques. Est-ce que
cette philosophie lui vient de la Bible, de Diderot, de Spinoza ou tout
simplement de l’expérience de la vie ? Ce n'est pas du cynisme de vouloir être payé à temps ou de prendre son repos hebdomadaire. Je suis d'accord aujourd'hui c'est du luxe mais ce n'est pas une raison… là commence un autre débat.
En
revanche, il y a pages magistrales
comme « Série » p. 58 ou « Arrêtez » p. 165.
L’auteur
proclame aimer les parenthèses, respectons son choix. De mon point de vue, son
écriture efficace pourrait se passer des clins d’œil quasi permanents au
lecteur, et des jeux de mots trop souvent soulignés – au théâtre on dit qu’on
met du rouge sur du rouge -, elle n’a pas besoin de ces facilités, son écriture pour séduire,
loin de là. Il existe un style Gelé bien au-dessus des pirouettes et des facéties. J'espère qu’un
troisième livre sortira bientôt de l’imagination de Christophe, qui a mon avis
a plus d’un tour dans son sac ! Ce n'est pas un boulanger qui écrit mais bien un écrivain qui comme 85% des écrivains publiés doit exercer un métier alimentaire, et quoi de plus alimentaire que la boulangerie!
Je
vais donc aller acheter deux nouveaux exemplaires de ces Chroniques tome 2.
La
réponse se trouve à la page 170, j’espère avoir suffisamment excité votre
curiosité pour vous inciter à commander l’ouvrage . Si vous êtes parmi ceux qui –à
jeun- pensent qu’une conversation est possible avec un rat, vous allez adorer !
Merci.
RépondreSupprimerJ'espère que le petit "mais "que j'ai émis ne t'a pas choqué. Faut bien trouver un truc à critiquer sinon on te taxe de "vendu".
Supprimer