Potentiel du sinistre de Thomas Coppey, (2013) Editions Actes Sud
Résumé : Les
romans décrivant le monde du travail, ses rouages implacables, les douleurs
innombrables engendrées par les fermetures de sites, les restructurations à
répétition, sont légions. Un signe des temps. C'est dans le courant
du roman sociologique que s’inscrit le livre de Thomas Coppey.
L'histoire en bref, un trentenaire, ingénieur financier dynamique et diplômé, Chanard, vient d'intégrer le Groupe, importante entreprise de produits financiers. Il est marié à une jeune femme tout aussi diplômée, Cécile, jeune, jolie et qui a sacrifié sa carrière à leur désir d'enfant. Elle décide que dorénavant sa vocation sera de tout faire pour aider à la réussite de son jeune mari.
L'histoire en bref, un trentenaire, ingénieur financier dynamique et diplômé, Chanard, vient d'intégrer le Groupe, importante entreprise de produits financiers. Il est marié à une jeune femme tout aussi diplômée, Cécile, jeune, jolie et qui a sacrifié sa carrière à leur désir d'enfant. Elle décide que dorénavant sa vocation sera de tout faire pour aider à la réussite de son jeune mari.
Chanard, ambitieux et brillant, devient rapidement manager d'une équipe et il se lance dans
la conception d'un produit financier aussi novateur qu'audacieux permettant de
miser des capitaux sur le risque de catastrophes naturelles. Le produit,
baptisé Cat-Bonds joue sur l'équilibre fragile entre la probabilité d'une
catastrophe naturelle exceptionnelle (type Katrina)
et le gain que rapporte une assurance des assurances à haut risque.
Il fallait y
penser : exploiter au mieux le
potentiel du sinistre. Tout va bien dans le meilleur des mondes,
même en cas de désastre. La fréquentation de Vautier un collègue devenu ami, plein
d'états d'âme, jugé indésirable par la
hiérarchie, fait cependant entrer le grain de sable du doute dans la machine bien huilée
de la logique d'entreprise. La crise,
financière et psychologique se profile. Dans ce premier roman, Thomas Coppey développe une parabole impitoyable sur la
dépossession de soi : l'illusion d'un possible épanouissement personnel
dans l'accomplissement professionnel est mise à mal par la puissance aliénante
de la pensée
magique de l'ENTREPRISE, de son discours et de ses fausses valeurs qui s'insinuent jusque dans la sphère intime.
Mon avis : Ce livre au premier degré nous conduit à
constater que la société capitaliste entraîne les hommes vers la déshumanisation. Le jargon anglo-sabir qui est employé par les protagonistes de cette farce lamentable tout
au long du roman est savoureux, involontairement ou non humoristique. On ne
sait jamais si l'auteur adhère ou rejette le monde qu'il décrit. L'écriture est
économe et fluide. On se prend à souhaiter au héros ambitieux et à sa
compagne complice par amour, cupidité ou aveuglement, tous les malheurs du monde, car on ne ressent
aucune empathie à leur égard, peut-être vers la fin, et encore. Le seul qui
attire la sympathie est Vautier pourtant… il a tout du futur adepte d'une
secte quelconque. Si on ne le préssentait pas avant, on ressort de cette lecture avec
l'idée que ces gens-là, malgré tout le pognon qu'ils gagnent, mènent une
vie de c.. et qu'ils menacent dangereusement l'équilibre du monde.
Biographie : Thomas
Coppey est né en 1980. Il passe son enfance et son adolescence en banlieue
parisienne et s’installe ensuite à Paris où il étudie les Lettres modernes et
les Sciences politique, tout en exerçant divers emplois à temps
partiel. Ses textes ont été publiés dans les revues Rue Saint Ambroise
(2008) et Rouge Déclic (2009, 2010, 2012). Il vit depuis plusieurs années entre
Paris, Beyrouth et Le Caire .
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