La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



mardi 1 novembre 2016

Mes lectures du moment

Succession Jean-Paul Dubois 

éditions de l'Olivier 2016

La succession par DuboisRésumé : Paul Katrakilis vit à Miami depuis quelques années. Il a beau y avoir connu le bonheur, rien n’y fait : il est complètement inadapté au monde. Même le jaï-alaï, cette variante de la pelote basque dont la beauté le transporte et qu’il pratique en professionnel, ne parvient plus à chasser le poids qui pèse sur ses épaules. L’appel du consulat de France lui annonçant la mort de son père le pousse à affronter le souvenir d’une famille qu’il a tenté en vain de laisser derrière lui.
Car les Katrakilis n’ont rien d’une famille banale : le grand père, Spyridon, médecin de Staline, a fui autrefois l’URSS avec dans ses bagages une lamelle du cerveau du dictateur; le père, Adrian, médecin lui aussi, était un homme insensible, sans vocation ; l’oncle Jules et la mère, Anna, ont vécu comme mari et femme dans la grande maison commune. En outre, cette famille semble, d’une manière ou d’une autre, vouée passionnément à sa propre extinction.
Paul doit maintenant se confronter à l’histoire tragique de son ascendance, se résoudre à vider la demeure. Jusqu’au moment où il tombe sur deux carnets noirs tenus par son père. Ils lui apprendront quel sens donner à son héritage. 
Extraits : "Il ne faut jamais se tromper de vie. Il n'existe pas de marche arrière". Cette phrase apparemment anodine ne m'a pourtant jamais quitté. Elle m'a accompagné toute mon existence. (...)
Sans doute Jules était-il un homme translucide, traversé par la lumière sans jamais la capter, mais il fut le seul membre de ma famille à tenter de m'ouvrir au monde et aux autres (..) "(p. 77)

"Je ne dirai jamais assez combien la compagnie et la présence de ce chien me furent précieuses durant cette période où la mémoire des morts allait et venait au gré des flux et des marées de la mémoire. parfois je lui parlais et il me donnait le sentiment de tout comprendre, de la plus insignifiante de mes remarques à mes questionnements d'humain et le bien-fondé de mes doutes sur la solidité de mon patrimoine génétique. "(p. 85)

Mon avis : Je suis une admiratrice de Jean-Paul Dubois dont la plupart des ouvrages sont de grande qualité. Celui-ci m'a laissée sur ma faim. L'impression qu'il n'avait pas choisi une ligne directrice pour son récit. Qu'il nous ballade sans vraiment nous embarquer. Néanmoins l'écriture est comme toujours élégante, pleines d'images. Des moments d'émotions, de tendresse naissent surtout de son rapport avec le chien. On y retrouve bien sûr le désenchantement, la dérision, l'ironie, jusqu'à la mort.
 Ce roman traite aussi de la fin de vie, à travers une famille marquée par le gêne du suicide, à l'instar de la famille Hemingway et du suicide assisté. Mais contrairement à En souvenir d'André de Martin Winckler, ça m'a laissée de marbre.Je n'ai pas eu les larmes aux yeux sauf aux passages sur les animaux. Jean-Paul Dubois a dû être chat ou chien dans une vie antérieure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire