La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



lundi 18 novembre 2013

Mes lectures du moment

Les anges meurent de nos blessures.
Yasmina Khadra (2013) Editions Julliard.


Résumé: Ce garçonnet se faisait appeler Turambo, du nom du village misérable où il était né, dans l'Algérie des années 1920. Naïf dans un monde sans pitié, pas particulièrement agressif mais quand il fallait son poing partait dans un direct du gauche foudroyant. On en fit un boxeur. Un manager misa sur lui. Sa carrière lui fit frquenter le monde des Occidentaux qui méprisaient les arabes. Sentimental il aima Nora, Louise, Aïda, Irène, il cherchait un sens à sa vie dans le regard des femme. Mais dans une société cloisonnée où la cupidité et la ségrégation règnent en maitres absolus, l'amour cause parfois la perte de l’amoureux. A travers une évocation magistrale de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné - de l'ascension à la chute - d'un jeune prodige sans éducation adulé par les foules, fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maitriser sa vie.

Extrait : Le blond ricanait en reluquant mes fresques. Il dit:
- Quelle est la différence entre un bouboule et une patate? Après avoir fait le tour de la table d'un air emprunté, il s'écria : La patate ça se cultive.
Ses deux compagnons éclatèrent d'un rire sardonique.
- Je n'ai pas compris, fis-je à l'adresse du blond, indifférent à la amin de Gino qui tentait de me calmer sous la table.
….
- Alors le melon, tu as avalé ta langue? A part te branler, qu'est-ce que tu sais faire de tes mains, petite?
Il n'alla pas au bout de sa phrase. Mon poing le catapulta par dessus la table.  Le blond pirouetta parmi les tasses et les bouteilles et s'abattit au sol dans le tintement des bris, le nez éclaté et les bras en croix.

Mon avis : C'est dans un langage riche, précis, poétique sans tomber dans la niaiserie, que Yasmina Khadra a écrit son dernier roman. Les inconditionnels de l'auteur y retrouveront l'atmosphère habituelle des  lieux chers à l'auteur, ces pays du Maghreb ou du moyen orient dont la culture est à la fois une richesse et un frein.  Cette fois-ci nous sommes dans  l'Algérie de l'entre deux guerre. Les tensions entre les colons blancs et les autochtones traités comme des sous-hommes, sont palpables. Y couve déjà le germe de la révolte qui éclatera plus tard et qui mènera l'Algérie à réclamer son indépendance. L'histoire est émouvante, bien menée. Le lecteur est surpris jusqu'à la fin. Beaucoup de dialogue donnent de la vie au récit.C'est une histoire simple, l'histoire de la misère humaine où la colère submerge la raison.



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