La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



samedi 27 avril 2013

Mes lectures du moment

Une place à prendre de J. K. Rowling, 

éditions Grasset (2012)

Résumé : Le titre original est « The Casual Vacancy » qui est un  terme juridique anglais utilisé quand un siège se libère à cause de la mort de l’élu ou de sa démission.

L’histoire se  déroule dans une petite ville du sud ouest de l'Angleterre, une sorte de Clochemerle so british ! Welcome to Pagford. 

Cependant tout n’est pas rose bonbon derrière les façades proprettes de ce bourg où tout le monde se connaît et s’épie. La mort, au premier chapitre, de Barry Fairbrother, élu local au Conseil paroissial (un concept typiquement anglais)  engagé à fond dans la défense d’un quartier défavorisé « Les Champs » et des jeunes en difficultés qui y vivent, va déclencher un cataclysme. Qui pourra le remplacer ? Deux camps s’opposent : les partisans de la poursuite de l’action de Barry et ceux qui voudraient se débarasser du fardeau que  représente Les Champs, ses drogués, ses paumés, ses familles désorganisées et ses enfants scolarisés à Pagford… Le roman brosse un portrait sans concession des protagonistes, de leurs ambitions mesquines.


Mon avis : L’intrigue elle-même est mince. Elle tient toute entière dans le titre « Une place à prendre ». L’écriture, en traduction française, n’a pas de style particulier. C’est bien léché, très détaillé, comme souvent dans ces gros pavés anglo-saxons, le lecteur n’a pas à faire d’effort d’imagination je cite : « Des maisons aux façades grises et sales, certaines recouvertes de tags et d’inscriptions obscènes ; ici et là, des fenêtres condamnées par des planches clouées ; une noria d’antennes paraboliques et du chiendent… »
En revanche, la société décrite par J. K. Rowling, n’a rien à voir avec le monde des Bisounours. Les adultes sont lamentables, haïssables, mesquins, brutaux, à la limite du sordide… les adolescents ne se gênent pas pour les juger. Ce sont des jeunes d’aujourd’hui loin du monde magique d’Harry Potter. Ils fument, se droguent, s'auto mutilent, s’intéressent au sexe, s’expriment dans un langage cru… La vie des jeunes de maintenant quoi ! Ils nous renvoient l'image de la non éducation qu'ils reçoivent. Quand on voit les adultes qui les entourent on s'étonne même que ce ne soit pas pire.
Il me semble que ces sont tout de même ces adolescents qui donnent la meilleure part au roman. C’est parfois un peu caricatural, un peu forcé dans la noirceur, dans le style reportage en banlieue de TF1. On sait que cela existe, hélas, des H.L.M., des mères célibataires, junkies, incapables d’éléver une tripotée de gamins de pères différents dans un logement mal tenu. Si le roman se résumait à cela, il n’aurait aucun interêt. Mais l’auteur décrit aussi ce qui se passe derrière les jolis rideaux des belles maisons de Pagford, chez des gens respectables à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Des enfants maltraités, insultés, des époux lamentables, des épouses qui  ne valent guère mieux, des amants lâches, des notables vaniteux… Quelle issue pour ces habitants pris au piège du conformisme de cette bourgade de province ? On se délecte de leurs angoisses, de leurs peines, car comme l’écrivait Beckett dans Fin de partie : «Rien n’est plus drôle que le malheur des autres ».
Ce roman dont on a beaucoup parlé (premier roman pour adultes de cette auteure) n’est pas une œuvre extraordinaire. Cependant il se lit bien. L’envie de savoir ce qui va advenir perdure au long des 679 pages. C’est une comédie de moeurs assez réussie et une bonne satire de la société. Peut-être manque-t-il tout de même un peu de profondeur pour aller au-delà du constat. A vous de décider.

Biographie : Joanne Rowling, est née en 1965 dans le Gloucestershire. Elle vient de divorcer quand elle écrit le premier tome d’Harry Potter en 1990 et faute d’agent littéraire elle a dû attendre 1997 pour le voir enfin publié. 

1 commentaire:

  1. Frederic Bezies (Google+)
    11:42 (Il y a 2 minutes)
    Ce bouquin ennuyeux comme la pluie à lire ? J'ai largement préféré la saga des Harry Potter.

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