La phrase du jour

“"Si le théâtre oublie le monde, le monde finira pas oublier le théâtre". Bertolt Brecht



mardi 26 février 2013

Mes lectures du moments

Kafka sur le Rivage 
de Haruki Murakami, édition Belfond  (2006) et sorti en poche au 10/18 


« Le jour de mes quinze ans, je ferai une fugue, je voyagerai jusqu’à une ville inconnue et lointaine »

Résumé Kafka (le nom qu'il s'est choisi) Tamura à quinze ans, il fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la prophétie que son père a prononcée contre lui, prophétie hautement inspirée de la mythologie grecque. Il se retrouve dans une île, hébergé dans une singulière maison-bibliothèque, avec un singulier collègue et une non moins singulière bibliothécaire. En parallèle une autre histoire se déroule celle de Nakata, vieil homme simplet, qui décide lui aussi de tailler la route, mu par un appel impérieux et mystérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, les deux héros du livre vont croiser sur leurs routes des gens, des chats qui parlent à ceux qui savent les entendre, et une prostituée adorant Hegel, des soldats perdus et un  colonel bizarre qui va s'occuper de Nakata, des poissons tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité. Mais quelle vérité ?


Mon Avis : C’est un roman dans la tradition du roman japonais. Un conte philosophique, métaphysique et une initiation tout à la fois. Initiation à la vie, à l'amour à la cruauté de la vie et à la mort. C'est poétique sans être poético-merdeux. Le réel et l'imaginaire, voire le surnaturel s'y entremêlent avec bonheur. On suit le voyage initiatique de l'adolescent et on s'initie avec lui. C'est à la fois inconfortable et réconfortant. On comprend que pénétrer "ailleurs" dans ce qu'on peut appeler l'au-delà (au delà de quoi  ? ça chaque lecteur aura sa réponse) nécessite des efforts, nécessite de se dépouiller de la matérialité.  Le croisement des personnages donne du souffle à l'ensemble de cette aventure. La fable, est un peu lente, elle adopte le rythme d'une musique douce et lancinante. On aime ce genre là, ou on n'aime pas. Ames sensibles s'abstenir surtout si vous adorez les chats… 


Biographie: Haruki Murakami  est né à Kyoto en 1949. Eclectique, il a étudié la tragédie grecque, puis dirigé un club de jazz, avant d'enseigner dans diverses universités aux États-Unis. De retour au Japon, il écrit « Écoute le chant du vent » qui lui vaut le prix Gunzo. De nombreux succès vont suivre, Kafka sur le rivage, La Ballade de l'impossible, Saules aveugles, femme endormie... Plusieurs fois évoqué pour le prix Nobel de littérature, Haruki Murakami a reçu le prestigieux Yomiuri Literary Prize, le prix Kafka 2006 et le prix Jérusalem de la Liberté de l'individu dans la société en 2009. Livre phénomène au Japon, les deux premiers tomes de 1Q84 se sont vendus à plusieurs millions d'exemplaires.




2 commentaires:

  1. Je suis un grand amateur de Haruki Murakami (qui lui aussi m'aime beaucoup, je le dis sans modestie aucune)mais je n'ai pas encore lu "Kafka sur le rivage". Ton article m'a enfin donné l'envie de me le procurer.
    Et une salve d'applaudissements enjoués pour l'audacieux épithète : 'poético-merdeux'. C'est juste magnifique...
    [Attention, ce commentaire contient une phrase sans verbe...]

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  2. Les phrases sans verbe sont souvent les plus parlantes… Vu que tu n'adores pas les chats, tu ne seras pas choqué.
    Heureuse que tu apprécies "poético- merdeux". J'ai une variante toute aussi efficace que j'utilise très souvent avec mes comédiens (surtout ..diennes) c'est l'épithète "dramatico-merdeux" qui dit bien ce que ça veut dire sur le style d'interprétation.

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